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Jérome Bosch ou « Le faiseur de diables »

Jérome Bosch, ou Hieronymus von Aken (1450-1516) passera toute sa vie dans sa ville natale de Bois-le-duc, Hertogenbosch en Flamand, dont il prendra le nom. « Bosch » signifiant également « bois », le matériau que celui-ci utilisera.On peut trouver une biographie très complète de l’artiste sur le site Le monde des arts même si nous n’avons pas d’indications particulières quant aux auteurs de ce site.

L’importance du contexte social, religieux et culturel de l’époque

Né vers 1450, Jérome Bosch évolue dans une société ou se côtoient laïcs et cléricaux, paysans et marchands, pauvres et fortunés, petites gens et grands dignitaires. Durant la seconde moitié du XVème siècle, les pays du nord connaissent une véritable frénésie religieuse, la fin des temps étant notamment annoncée par les écritures. Mais c’est surtout la période de l’inquisition qui s’attache aux sorcières et aux alchimistes. Les premières tensions naissent également envers le catholicisme romain. On peut consulter le blog réalisé par un professeur sur la période médiévale afin d’obtenir plus de précisions sur cette question de l’inquisition.

Dans ce contexte particulier, Jérome Bosch semble pouvoir être rapproché de certains prédicateurs. Concernant les sources, celui-ci semble s’être inspiré de La nef des fous de Brant, La légende dorée, des visions de Tungdal ou encore de l’Eloge de la folie de Erasme. On pourra trouver des informations complémentaires sur le texte de Sébastien Brant sur Le blog du bibliophile.ce blog n’est actuellement plus actif mais présente un certain nombre d’articles de qualités sur les auteurs. Ces différents auteurs ont une conception traditionnelle de l’enfer c’est-à-dire un lieu de damnation éternelle ou les âmes sont cruellement tourmentées par le feu, la gelée, les diables.

La vision de Jérome Bosch

Jérome Bosch est un croyant mais il rejette aussi bien le peuple que les membres du clergé. Pour lui, l’homme est mauvais, vit dans le vice et le plaisir facile, qu’il soit prêtre ou paysan. La majorité des scènes représentées dénoncent donc l’existence de ces contemporains auxquels il n’offre finalement qu’une perspective : l’enfer. Son imagination va notamment lui permettre de s’exprimer dans un style très personnel ou des créatures fantastiques, des êtres humains et des animaux sortent des visions les plus hallucinantes. Les chimères humaines présentes dans certaines de ses œuvres sont ce que l’on appelle des grylles.

L’œuvre la plus marquante s’intitule Le jardin des délices, exécutée entre 1500 et 1505 et se trouvent actuellement au Musée du Prado. Cette œuvre est un triptyque. Fermé, il représente la terre à sa naissance.

Le volet de gauche montre le paradis terrestre avant la faute, il grouille sournoisement de malice. Le panneau central porte, sur le plan spirituel la représentation du péché originel, ce que l’œuvre Le charriot de foin faisait sur le plan moral. L’enfer, volet de droite, renversement de ces délices, révèle la mort enclose dans ses fruits.Tout ce qui concerne la création humaine semble être condamnée, même la musique, qui est l’une des créations humaines par excellence. On voit d’ailleurs voir dans la création de Jérome Bosch une oreille transpercée.

Voici le lien d’une présentation de Jean Eustache sur le Jardin des délices :
 

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